Florian : le bénévolat comme philosophie

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Par un beau matin de printemps (le lendemain de la journée internationale de la Terre, à tout hasard), on entend parler de Florian, 34 ans. Après avoir terminé sa thèse en archéologie à l’Université de Neuchâtel et créé sa propre entreprise, il a changé de vie il y a trois ans pour se consacrer pleinement à des projets qui lui tiennent à cœur, la plupart du temps  bénévolement. Un tournant à 180 degrés dans la direction de l’altruisme, que Florian ne regrette absolument pas…

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Quand et pourquoi as-tu décidé de tout changer ?

J’avais créé une entreprise dans l’économie collaborative et avant cela j’avais étudié l’archéologie. Il  y a quatre ans, j’ai ressenti le besoin de juste partir, me laisser porter. Donc j’ai fait un voyage pendant quatre mois un peu partout en Europe – en suivant mon intuition, en stop. En rentrant, je me suis décidé à donner un autre sens à ma vie en me consacrant principalement au bénévolat.

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Et de quoi vis-tu ?

Avec très peu. (sourire) En archéologie notamment, je me suis pas mal intéressé à l’histoire économique et l’histoire monétaire, pour en venir aux questions de la financiarisation. J’ai eu alors quelques prises de conscience notamment sur le pouvoir donné aux banques et j’ai eu l’impression de prendre un peu de hauteur. On ne se rend même pas compte de ce que l’on finance avec notre monnaie, comme des armes, et cætera. C’est paradoxal parce qu’en découvrant tout cela, je me suis dit : « Ouah, le défi à relever est vraiment énorme ! » et en même temps lutter contre cela est un choix qui m’a semblé évident.

Je t’ai rencontré grâce à une amie végane, tu es aussi végan, c’est juste ?

Oui, depuis la même époque, il y a quatre ans maintenant. Par contre, je ne me reconnais dans aucune idéologie végane spécifique. C’est à dire par exemple : mes chaussures, là c’est du cuir, mais ça ne me pose aucun problème de les porter parce que c’est de la récup’. Elles devaient finir à la poubelle. Donc pour moi cet esprit de partage est plus cohérent que de créer des chaussures véganes et de jeter celles-ci.

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Est-ce que tu pourrais nous parler de tes activités ?

Alors il y a pas mal de projets: des repair cafés, organisés tous les trois mois à la Chaux de Fonds. Au dernier organisé cet hiver, il y a eu environ 140 personnes et on a « sauvé » 92 objets. Nous désirons faire passer le message que l’on peut réparer nos objets et les faire durer, ce qu’on oublie souvent. On organise aussi des marchés gratuits dans plusieurs villes. J’ai été bénévole pour Greenpeace et dans des camps de réfugiés. Actuellement je suis Co-président du Service d’Echanges Local, donc avec une monnaie locale. Je collabore aussi sur un projet de jardinage urbain, je participe à différents festivals… il y a beaucoup de projets éthiques qui marchent vraiment et grandissent un peu partout, je trouve ça très beau.

T’arrive-t-il parfois de regretter ton choix ?

Très franchement : jamais !

Céliane

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