Une brouette qui roule en ville

Où rêveriez-vous de faire vos courses ? Pierre voulait pouvoir trouver des produits bios, de la région et avec un minimum – voire aucun – d’emballage, pour minimiser leur impact écologique, tout ça au cœur de Lausanne. Entouré de ses amis et collègues, cet enseignant de 36 ans a fondé « La Brouette », une épicerie en vrac, durable et citadine.

Entrez dans l’épicerie de Pierre Nicolas

Quel parcours t’a amené à co-fonder cette épicerie en vrac ?

J’ai grandi au milieu des vignes, avec un père vigneron, donc la nature et les produits de saison étaient déjà très importants. A la maison, on a toujours trié les déchets, alors aujourd’hui, je continue à accorder de l’importance aux produits que j’achète ou à leur emballage. Mais il n’y a pas que les déchets auxquels je fais attention, par exemple j’ai le permis mais je n’ai pas de voiture, je me déplace surtout en vélo, c’est un tout.
Et puis c’est en discutant entre amis, notamment avec un ami qui va ouvrir un supermarché uniquement bio dans une autre ville, que nous est venue l’idée de cette épicerie en vrac, une épicerie dont nous aimerions être clients. Depuis le tout début, c’est un travail d’équipe.

Comment s’est déroulée la naissance de « La Brouette » ?

Nous avons commencé à monter ce projet à neuf personnes, presque toutes sont d’ailleurs restées. Nous nous connaissions bien, par exemple parce que nous avions collaboré auparavant sur le petit festival « Le JVAL» que mon frère et moi avions fondé. Nous savions que nous pouvions nous faire confiance et aussi quelles étaient les compétences de chacun, qui avait une bonne connaissance des agriculteurs de la région, qui s’occuperait de l’administratif, de la communication, du recrutement, et cætera. Donc nous avons réparti les rôles au sein de la coopérative et organisé début mai 2016 une soirée de présentation de « La Bouette », qui a ouvert en novembre.

On a reçu des dizaines d’e-mails de personnes motivées à devenir bénévoles au magasin et pour nous ça a vraiment été le signe que quelque chose est en train de se passer, que les gens ont envie de changer la situation actuelle.

Quelle est votre clientèle ?

Au début, c’est vrai que nous nous sommes demandé: « Est-ce qu’on s’adresse seulement à des gens déjà convaincus ? ». Nous craignions un peu cela parce que, au contraire, nous voulions nous adresser à tout le monde.

Nous avons trouvé ce local dans un quartier résidentiel avec une bonne mixité au niveau des habitants. En plus, nous sommes situés juste à côté d’un supermarché « normal » et nos clients peuvent aller y compléter leurs achats s’ils n’ont pas trouvé un produit ici. Ce qui est bien, c’est que par conséquent beaucoup de clients qui n’étaient pas forcément sensibles auparavant au « Zéro déchet » sont venus et revenus, simplement parce que c’est leur épicerie de quartier. Souvent, une fois qu’on y a mis un pied, qu’on voit comment ça fonctionne, on est curieux et on a envie d’essayer aussi…