Demain matin, je pars en vacances à la mer ! Et grâce à ma rencontre avec Gabrielle C., j’emmène pour la première fois des couverts dans mon sac en toile, en plus de l’habituelle gourde remplie d’eau. Les fourchettes en plastique des restoroutes n’auront qu’à trembler !
Rencontrez Gabrielle, ambassadrice depuis quatre mois de l’association contre les déchets évitables « ZeroWaste Switzerland » et fondatrice du blog super pratique « Lausanne en vrac ».
P.S. Après la plage, je filerai à Paris pour un stage… mais aussi pour une nouvelle rencontre que je partagerai avec vous à la rentrée. Je me réjouis déjà de vous retrouver dans un mois et vous dis MERCI INFINIMENT pour vos lectures et votre curiosité. Je vous réserve plein d’invités exceptionnels et vous souhaite un bel été,
Céliane
Quelle a été la toute première étape de ta « conversion zéro déchet » ?
Alors avant de découvrir par hasard un reportage sur Béa Johnson – porte-parole mondiale du zéro waste avec la fameuse règle des 5 R : Refuse, Reduce, Reuse, Recycle, Rot (and only in that order) -, qui m’a sensibilisée à la démarche zéro déchet, j’avais commencé par faire un tri énorme dans mes affaires. C’était en août 2015, après une sorte de crise existentielle, j’ai vidé l’appartement de tout ce qui ne me procurait pas du plaisir. La démarche zéro déchet ensuite, était dans la même mouvance.
À ce moment-là, la première chose a été de ne plus racheter aucun contenant pour le produit vaisselle et la lessive. Depuis, j’en ai deux que je remplis soit dans certaines drogueries soit à La Brouette. Ensuite j’ai changé nos produits ménagers. Aujourd’hui, j’en utilise seulement cinq : du savon noir, du vinaigre blanc, qui est un produit magique !, du bicarbonate de soude, des huiles essentielles et des cristaux de soude. C’est tout ce que j’ai gardé dans mes armoires.
As-tu rencontré des difficultés dans ta démarche ?
Contrairement au tri des objets, c’est illusoire de penser que modifier nos habitudes se fait en deux semaines, c’est un changement sur le long terme. En voulant trop bien faire, après six mois, j’ai pensé à abandonner, avant de réaliser que j’avais déjà avancé dans cette démarche sans même m’en être rendu compte ! Je crois qu’il faut trouver son rythme, ne pas se forcer à tout prix. Par exemple, j’achète de temps en temps une glace à mon fils. Je pourrais bien sûr les fabriquer moi-même, certaines personnes le font d’ailleurs. C’est toujours en évolution, mais en tout cas je ne me verrais plus du tout revenir en arrière.
Est-ce que tu mesures ton volume de déchets, comme Béa Johnson et le bocal familial ?
Mon mari n’est pas du tout dans cette démarche et il se charge des courses une semaine sur deux, alors c’est vrai que parfois je serais tentée de faire « sac à part », par curiosité. Mais je ne l’ai encore jamais fait. Malgré cela, en tant que demi-famille zéro déchet, nous avons déjà passé d’un sac de trente-cinq litres hebdomadaire à un sac de dix-sept litres toutes les deux semaines.
Pourrais-tu nous donner un conseil pour une journée sans gaspillage ?
Le plus important c’est d’anticiper, donc le premier « R » : rethink (repenser) qu’on oublie souvent. Il faudrait toujours penser à avoir dans son sac des couverts, une serviette en tissus et une gourde. Et par exemple si je mange dehors à midi, je prends une bento box avec moi, même vide, si je veux acheter quelque chose sur place. Mais ce n’est pas toujours facile de refuser poliment les emballages, ça surprend parfois les gens…
Quelle est ta plus grande réussite zéro déchet ?
Ce qui me motive le plus, c’est la création d’une communauté Zero déchet qui grandit. Nous sommes déjà deux-cents membres en Suisse et des milliers d’autres à l’échelle internationale. C’est plus qu’une tendance, on peut vraiment commencer à se dire qu’un jour nous aurons peut-être un poids au niveau politique.